Dans le train, les voisins de place ça passe ou ça casse. Entre l'utilisateur forcené du portable, le macheur de chewing-gum à la bouche ouverte et aux multiples erructations et le traditionnel gamin nullement maîtrisé par ses parents, c'est rarement la joie et l'esprit citoyen qui dominent.
Et parfois, la perle. Le plaisir de converser spontanement sans retenue pendant 2h30 non-stop.
Ca m'est arrivée une fois. C'était un anglais. Evidemment.
C'était à mon retour d'Angleterre il y a quelques semaines en Eurostar. Cette personne se nomme Martin, est britannique et docteur en linguistique diachronique (j'me la pète : en gros il suit l'évolution des langues au fil du temps et de l'histoire) à Oxford. La cinquantaine, il est prof de français à ses heures perdues et se rendait à Paris afin d'interviewer
Pierre Messmer (ancien 1er ministre français sous Pompidou que les plus jeunes d'entre vous n'ont jamais connu, moi y compris) dans le cadre de sa thèse sur la France et son "empire colonial".
Grosso modo, le Martin était plus qu'intéressant et ouvert d'esprit. Tellement ouvert qu'une chose en amenant une autre nous nous sommes retrouvés à chanter l'Internationale à voix basse dans l'Eurostar. Ich bin ein Europäischer.
Et comme cette personne était vraiment une personne de goût, il m'a copié sur ma clé usb cette photo, prise par ses soins lors d'une manif anti-cpe à Paris :
Nous avons bien ri.